Mon rêve : le Japon

 

En juin dernier, j’ai réalisé un grand rêve : je suis partie un mois au Japon. Ce fut un voyage merveilleux, à la hauteur de mes attentes et de mes espoirs! Cependant, j’ai connu, pour la première fois, la difficulté dont beaucoup d’étudiants me parlent souvent : la barrière de la langue. 

 

Les limitations liées à la langue

 

Bien que cela n’a en rien affecté négativement mon expérience, j’ai senti des limitations que la maîtrise du japonais aurait pu m’épargner. J’avais toutefois pris des cours de japonais, et ce, durant trois ans durant mes années d’université. Autant de temps avait passé donc il me restait peu de notions en tête. Ainsi, je suis arrivée au Pays du Soleil levant avec un niveau très débutant de japonais, c’est-à-dire que je pouvais saluer et me présenter brièvement, lire les lettres des alphabets syllabaires (juste leurs sons sans la signification) et un peu de vocabulaire avec deux ou trois structures de phrases. 

 

La réalité

Je vous partage ici ce que j’ai appris de cette expérience. La réalité est souvent loin de ce que nous avons appris en classe. Les cours donnent certes une bonne base pour commencer son parcours, mais les gens vont rarement répondre comme dans les manuels. Les locuteurs natifs ne vont pas vous répondre de façon élégante et structurée, car ce n’est tout simplement pas comme cela que les personnes parlent. La langue se diversifie et se complexifie avec le quotidien. Pour cette raison, je ne vous recommande pas de poser des questions qui engendreront des réponses complexes. 

 

Voici un exemple qui m’est arrivé : 

J’arrivais à l’aéroport de Narita (Japon) après un vol direct de 13h. Comme vous pouvez vous douter, j’étais exténuée par ce long voyage, mais malheureusement, le trajet n’était pas fini! Cet immense aéroport se trouvait, à mon étonnement, à quelque 60 km de Tokyo. Heureusement, le système de transport japonais étant excellent et ayant une station de métro connectée à l’aéroport, le transit jusqu’à la capitale paraissait relativement simple! Il n’en restait pas moins qu’avec un cerveau fatigué, naviguer ce système n’était pas évident. La première étape était de trouver l’endroit où me procurer un ‘Suica Card’, l’équivalent de la carte Opus à Montréal. Dans son immensité, les panneaux ne m'aidaient pas beaucoup. Je me suis donc lancée à m’essayer au japonais et j’ai apostrophé le premier employé avec une question que je croyais être relativement simple avec une réponse qui m’aiderait assurément : “suica cado wa doko desuka?” ce qui se traduirait par “Où est Suica Card?”. L’employé eut l’air de me comprendre malgré ma question boiteuse et commença à me bombarder de directives sur la façon de m’y rendre et de m’en procurer un, et ce, en japonais, bien sûr. Ne pouvant capter que “droite” ou “gauche” dans son flot de mots, je me rendis compte que je devais adapter mon approche

 

Des questions simples pour des réponses simples

C’est donc ce que je vous conseille, soit de préciser vos questions pour n’avoir que des réponses simples, préférablement oui ou non. Je n’avais simplement pas le vocabulaire ni les règles de grammaire pour pouvoir converser aisément et je savais que le fait de me réprimander de ne pas avoir étudié davantage n’allait pas m’aider. Ainsi, j’ai donc ajusté mon approche et j’ai simplifié mes questions. Au lieu de demander “Where is the bank?”, je demandais plutôt “Is there a bank near/nearby?”. De cette manière, je pouvais savoir s’il y avait en effet une banque dans les environs et la question était assez simple pour faire remarquer à mon interlocuteur mes limites dans la langue. Souvent, ils vont vous répondre oui ou non avec quelques précisions, mais plus simples. Si vous reconnaissez un mot, vous pouvez formuler une autre question simple, par exemple si vous croyez avoir entendu “droite” dans sa réponse, vous pouvez demander “Is it on the right?”, ce qui signifie “Est-ce à droite?”. Avec une suite de questions à réponses simples, vous allez vous sentir davantage en contrôle et plus à l’aise lors de votre voyage.

 

Surtout ne pas se décourager

Bref, ne vous découragez pas en voyage si vous réalisez que votre langue d’apprentissage n’est pas au niveau que vous souhaiteriez. Pour la durée du voyage, utilisez simplement les outils que vous avez, des notions dont vous vous souvenez. Il sera toujours possible de continuer à apprendre et à s’améliorer de façon plus encadrée à votre retour au pays. Cependant, ne laissez pas passer la chance de pouvoir être immergé dans la langue et la culture, et ce, au-delà des limitations que vous avez. Prenez l’occasion d’acquérir plus de vocabulaire ou d’utiliser une ou deux expressions locales qui vous semblent charmantes!

 

Après tout, on apprend toute la vie et c’est ce qui la rend intéressante!

 

Milie Corona

Enseignante d’anglais, d’espagnol et de français

 

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