Lecture en langue étrangère : un secret d’apprentissage

 

Quatre sphères à l’apprentissage d’une langue étrangère

 

L’apprentissage d’une langue étrangère englobe quatre sphères : la lecture, l’écriture, l’écoute et le parler. L’ordre de cette énumération n’est d’ailleurs pas aléatoire; il s’agit de la progression typique d’une personne apprenant une langue. Certes, les parcours peuvent différer et, ainsi, l’ordre, mais lorsque quelqu’un s’initie à une langue sur les bancs d’école, cette suite est habituellement le chemin que prennent les apprenants. 

 

La lecture en langue étrangère

 

Par la lecture, l’on apprend les règles de grammaire et les structures de phrases. Il paraît donc logique de se lancer dans la lecture de romans pour s’améliorer dans sa langue d’apprentissage. Plusieurs étudiants me font part des livres en langue originale qu’ils ont achetés dans l’optique de se perfectionner. Toutefois, beaucoup s’arrêtent après deux ou trois chapitres. Certes, à notre époque, tout le monde a des horaires chargés, chaque jour ayant une activité planifiée. Trouver un moment calme pour simplement prendre un livre et lire ne semble pas toujours évident. Et surtout, pour un livre en langue étrangère, pour lequel la concentration est doublement nécessaire. 

 

Pourquoi les gens arrêtent de lire en langue étrangère?

 

Toutefois, bien que le manque de temps (ou la difficulté de s’en trouver) figure parmi les raisons pour lesquelles les gens arrêtaient leur lecture en langue étrangère, la véritable raison est toute autre. En effet, les gens me disaient souvent que c’était plus difficile que prévu et qu’ils doivent constamment chercher dans le dictionnaire, ce qui coupe leur lecture et donc leur plaisir à lire. Il est compréhensible de délaisser le livre ou de carrément vouloir jeter l’éponge si on doit s’arrêter à chaque 10 mots pour en chercher la définition. 

 

Mon secret pour la lecture en langue étrangère

Or, je vais vous partager un secret d’apprentissage que j’ai découvert en remémorant mon parcours d’apprentissage de l’anglais. 

 

Comme tout jeune, j’avais des cours d’anglais à l’école secondaire auxquels j’allais un peu à reculons. J’y appris des éléments de grammaire et du vocabulaire par les manuels d’école et les activités de sketch qui déplaisent tant aux adolescents. Certes, j’avais une ou deux heures d’anglais par semaine, mais avec des classes de 30 élèves plus ou moins motivés, je peux vous assurer que ce n’est pas là que j’appris le plus.
En y repensant, ce qui m’a le plus aidé est la lecture. J’étais une avide lectrice et je dévorais au moins un roman par trois ou quatre jours. Cependant, une grande partie des romans que je lisais étaient américains ou anglais. Je n’avais aucun problème à lire les traductions françaises, car c’étaient ce à quoi j’avais accès. Or, en tant que francophone et amatrice de séries, je devais attendre un an pour la parution du volume suivant et un an supplémentaire pour sa traduction en français. Toutefois, au fil des années, ma jauge de patience s’est mise à diminuer et je me suis décidé à tenter l’édition originale, soit en anglais. En effet, il s’agissait d’une série que j’attendais fébrilement et dont j’espérais connaître la suite le plus rapidement possible. 

(Malheureusement, je ne me rappelle plus de quelle série il s’agissait, mais elle devait me plaire énormément pour m’inciter à lire en anglais, une langue qui me déplaisait, étant forcée de l’apprendre. Évidemment, maintenant, je suis très contente de l’avoir appris, en partie car j’y dois mon emploi actuel ;) )

Ainsi, je me suis mise à la lecture de ce tome. Comme vous vous en doutez, la patience n’était pas mon point fort, et donc je ne m'arrêtais pas à chaque mot que je ne connaissais pas. Pourtant, j’ai réussi à comprendre l’histoire. Le point de vue général me suffisait. Pour cette raison, j’ai continué à lire en anglais mes séries pour jeunes adultes, acquérant de plus en plus de vocabulaire. Ce qui étonne mes étudiants quand je raconte cette histoire, c’est que je ne cherchais pas vraiment dans le dictionnaire. Je n’en ouvrais un qu’au moment où cela était essentiel à ma compréhension de l’action. J’ai appris le vocabulaire à force de le voir. Avec le contexte dans lequel je voyais les mots inconnus, leur sens se construisait comme un casse-tête dans mon esprit. La lecture des passages descriptifs n’était pas primordiale à ma compréhension, ni à mon appréciation de l’histoire. Ainsi, je les laissais tomber, ne lisant que les scènes avançant l’histoire et les dialogues. Au fil du temps, mon vocabulaire s’est enrichi et mon aisance en anglais s’est développée, au point que sans m’en rendre compte, je lisais progressivement aussi vite et bien en anglais qu’en français. 

 

À vous de jouer!

Essayez cette méthode! Vous verrez que vous allez assimiler des notions de grammaire que vous n’aurez même pas vues, mais qui vont s’intégrer à votre parler aussi naturellement que s’il s’agissait de votre langue maternelle. 

 

Il suffit que vous vous donniez le temps et la patience de passer par l’étape durant laquelle vous comprenez uniquement l’idée générale. En tant qu’adulte, cela peut être dur sur l’orgueil, mais je vous promets que cela en vaudra la chandelle!

 

Bonne lecture!

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Milie Corona
Enseignante d’anglais, d’espagnol et de français
École de langues Évoluciole

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