Apprendre une langue étrangère, c’est repartir de zéro.

Cet énoncé peut paraître étrange, mais lorsqu’on se plonge dans une nouvelle langue, on découvre un nouveau monde. En effet, on réapprend à lire, à écrire, à écouter et à parler comme lorsque l’on est venu au monde.

Certes, l’âge où l’on a appris à connaître son propre monde remonte à plusieurs décennies et les souvenirs qui y sont reliés se sont estompés depuis. Il est donc normal de ne pas se rappeler la façon dont on a appris à parler, à écrire ou à lire. Lorsqu’on entame l’apprentissage d’une langue, on doit donc replonger dans le passé, au-delà de la nostalgie de l’enfance.

Pourquoi est-ce si frustrant?

On réapprend à se faire comprendre et à comprendre le monde qui nous entoure. Souvent, ce monde diffère grandement du nôtre. On redevient un jeune enfant alors qu’on s’est habitué à être adulte. Il s’agit souvent de notre orgueil d’adulte qui explique notre frustration lorsqu’on peine à communiquer dans notre langue d’apprentissage. Personne n’aime se sentir chancelant sur ses jambes surtout en possédant un aussi grand bagage de vie.

Ce premier point peut expliquer en partie la source de la frustration que l’on ressent lorsqu’on bloque sur un mot ou sur une tournure de phrase.

Certaines idées préconçues

Or, il est aussi important de se rappeler qu’avec plusieurs centaines de langues différentes dans le monde, nombreuses sont celles qui ne se construisent pas de la même façon. C’est le cas du français avec l’anglais, deux langues qui ont des structures de phrases bien différentes. Or, il arrive aussi d’avoir des idées préconçues sur certaines langues en raison de leurs racines. Par exemple, on pourrait être porté à croire qu’apprendre l’espagnol en tant que francophone sera beaucoup plus facile à cause des racines latines des deux langues, mais il n’en est rien. Le genre des choses est parfois le même, mais peut être différent selon les mots, comme la mesa = la table, mais pas la robe =/= el vestido. 

Ah cette grammaire!

La grammaire, qui reste un véritable casse-tête dans la quasi-totalité des langues, nous confronte souvent à notre niveau de détermination et de patience. Il peut être exaspérant par moments de recommencer les exercices de la petite école, particulièrement avec les standards que l’on a dans la vie de tous les jours. Cependant, je tiens à vous rappeler que l’on repart de zéro, car la langue d’apprentissage nous est d’abord inconnue. À mesure que l’on se familiarise avec elle, nous développons une nouvelle façon de penser !

Lentement, mais sûrement

Avec ce deuxième point, vous pouvez constater qu’il est normal de peiner et d’avancer lentement, mais sûrement. Cette réalité est même vraie pour quelqu’un qui a la chance de partir en immersion. Il n’y a pas de chemin miraculeux pour atteindre son objectif d’être bilingue, trilingue ou même polyglotte.

Or, toutes ces étapes enrichissantes qui nous permettent de mieux profiter de la vie ne sont pas toujours faciles à franchir. On se retrouve souvent confrontés à des choses que l’on vivait à une autre époque : celle des études. En apprenant en continu à l’école, nous avions appris à nous connaître et à nous développer en tant qu’individus. De nombreuses années nous séparent de cette époque. Il est normal d’avoir perdu certains réflexes d’études.  

Qu’est-ce qui fonctionne pour vous?

Il s’agit d’apprendre à déceler les manières d’apprendre qui fonctionnent pour vous. Nous sommes tous différents et nous apprenons différemment. C’est d’ailleurs l’une des nombreuses raisons pour laquelle il est inutile de se comparer aux autres. Or, même en le sachant, il est parfois difficile de ne pas envier son voisin. Toutefois, le parcours d’apprentissage d’un autre n’a rien à voir avec le vôtre, même s’il est dans la même classe. Il a peut-être eu la chance d’aller en voyage d’immersion ou d’avoir grandi dans un milieu propice pour le bilinguisme, mais l’envie ne vous aidera pas dans votre apprentissage. Ce sentiment peut même vous nuire, s’il prend trop de place. 

Mon conseil serait de vous concentrer sur vos forces et de travailler sur vos faiblesses. Pour ce qui est des méthodes d’apprentissage, la technique de l’essai-erreur semblerait être la meilleure marche à suivre sans oublier que lorsqu’on suit des cours, il est toujours possible de demander de l’aide ou des conseils à son enseignant.  

 

Bref, apprendre une langue, c’est apprendre à se connaître. Soyez indulgent avec vous-même et allez-y un pas à la fois. Je vous accompagnerai avec plaisir !

Milie Corona,

Enseignante d’anglais, d’espagnol et de français

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